Présentation

Chaque cellule de notre organisme doit, pour fonctionner correctement, disposer de dioxygène, de nutriments. Ces éléments sont prélevés dans le milieu intérieur, lui-même en contact avec le milieu extérieur de l’organisme. Les fonctions de nutrition regroupent les fonctions respiratoires, la digestion des aliments et l’excrétion (de gaz comme le CO2 dans la respiration, d’urée un déchet azoté de la digestion, …). Nous allons nous intéresser à ces fonctions vitales au sein d’organismes vertébrés, c’est-à-dire possédant un squelette interne.

L’appareil respiratoire des vertébrés

Les animaux prélèvent le dioxygène (O2) dans leur milieu de vie et y rejettent du dioxyde de carbone (CO2). Ces échanges vont dépendre de plusieurs critères : de la richesse en gaz du milieu, de la solubilité des gaz ou encore des besoins de l’organisme.

Il existe une différence entre la disponibilité du O2 dans l’eau et dans l’air. La quantité de gaz disponible est moins importante dans l’eau que dans l’air. De plus, la température et la salinité modifient la quantité de O2 dissoute. Le CO2 quant à lui est plus facilement éliminé en milieu aquatique.

Une surface d’échanges adaptée au milieu de vie

Naturellement, les gaz diffusent entre le milieu extérieur et les cellules. Mais si l’organisme est de grande taille, un système de transport est indispensable : le système circulatoire avec le sang ou l’hémolymphe. Les échanges gazeux entre le milieu et l’animal se font au niveau de tissus qui peuvent être spécialisés ou non.
Par exemple, le tégument chez certains animaux en milieu humide comme la grenouille (en partie).

Certains animaux ne possèdent des branchies que pendant une période de leur vie : les têtards de grenouille respirent par des branchies (tout d’abord externes puis internalisées car recouvertes par un repli de peau). Certains amphibiens les gardent à vie comme l’axolotl.

D’autres espèces enfin, comme la carpe, doivent remonter régulièrement pour gober de l’air à la surface (un organe d’échanges respiratoires se trouve dans la bouche). Toutefois, il est vrai que pour la plupart des poissons, il est indispensable que leurs branchies soient bien étalées, ce qui n’est possible que dans l’eau, milieu porteur. Dans l’air, les branchies se collent les unes aux autres, ce qui diminue drastiquement la surface d’échange et aboutit à l’asphyxie du poisson.

Tous les poissons meurent-ils à l’air libre ?
On pense parfois que tous les poissons meurent à l’air libre. Il n’en est rien. Le périophtalme peut même vivre quelques temps hors de l’eau (en milieu humide), l’anguille se déplace dans l’herbe humide. D’autres poissons comme le dipneuste possèdent un poumon leur permettant de vivre protégés par un cocon de boue pendant une période de sécheresse.

L’air étant un milieu peu porteur : le tissu pulmonaire doit être protégé et soutenu. De plus, respirer en milieu aérien nécessite de lutter contre le dessèchement. Les poumons des animaux à respiration aérienne sont formés lors du développement embryonnaire à partir des tissus qui donnent également l’appareil digestif. La structure peut ressembler à un sac, c’est le cas chez la Grenouille. Elle peut aussi être alvéolaire, comme pour les Mammifères.

Bien que respirant dans un milieu aérien, l’organisation des poumons des oiseaux est différente. Un système de parabronches parcourt l’animal. C’est un réseau constitué de capillaires aériens en contact avec les capillaires sanguins. Des sacs aériens sont associés à ce système en position antérieure et postérieure. Un système respiratoire similaire existe chez certains reptiles comme le varan (Dragon de Komodo).

Du mouvement pour respirer !

Le milieu extérieur contenu dans l’appareil respiratoire doit être renouvelé régulièrement dans le but d’éliminer le CO2 produit et d’apporter du O2 à l’organisme.

Ce renouvellement se fait soit par le mouvement de l’animal, soit par une mise en mouvement de l’appareil respiratoire.

Par exemple, dans le premier cas, le thon nage la bouche ouverte, permettant par son mouvement de nage de renouveler le contenu de son appareil respiratoire. D’autres poissons font mettre en mouvement leur appareil respiratoire. Ils vont ouvrir alternativement leur bouche et leurs ouïes pour faire passer l’eau au niveau des branchies.

 

Les Mammifères vont également effectuer des mouvements respiratoires. Ils inspirent et expirent et permettent de faire circuler l’air au sein des poumons.

Notons que chez les Oiseaux, les sacs aériens se gonflent et se dégonflent, ce qui génèrent une circulation d’air dans leur système trachéen. Chez l’Homme, ces mouvements respiratoires sont permis par un jeu de contractions et de relâchements des muscles.

Nature des surfaces d’échanges dans les appareils respiratoires

Pour permettre des échanges efficaces dans le transport des gaz, les surfaces respiratoires possèdent certaines caractéristiques. Elles sont très fines, très étendues et richement vascularisées. En effet, les échanges de gaz entre le sang et le milieu extérieur se font par diffusion selon la loi de Fick :


F : flux
D : coefficient de diffusion
S : surface
ΔC : différence de concentration
e : épaisseur

 

Chez les poissons, les échanges ont lieu au niveau de l’épithélium branchial alors que chez les mammifères, c’est au niveau de l’épithélium pulmonaire avec artères et veines.

Selon la structure de la surface, les échanges peuvent être plus ou moins efficaces. Par exemple, le système respiratoire d’un oiseau lui permet de vivre dans une atmosphère appauvrie en oxygène dans laquelle un mammifère de même taille ne peut pas vivre.

De plus, le système en contre-courant au niveau des branchies des poissons met en contact de l’eau toujours plus oxygénée que le sang circulant dans le capillaire, favorisant ainsi la diffusion du gaz du milieu le plus concentré vers le milieu le moins concentré.

Le sang s’oxygène au niveau des surfaces respiratoires : elles sont donc richement vascularisées avec des capillaires. Le sang est propulsé par la pompe cardiaque. Celle-ci permet au sang de circuler pour que les échanges gazeux (entre autres) se fassent au mieux au niveau de toutes les cellules. Selon les animaux, c’est du sang oxygéné ou non oxygéné qui est propulsé par le cœur. Chez les mammifères, il existe une double circulation : dans le cœur droit, circule du sang non oxygéné qui va vers les poumons et dans le cœur gauche du sang oxygéné, qui est propulsé vers tous les organes.

Un pigment dans le sang capture les gaz pour transporter davantage d’O2.

L’appareil digestif des vertébrés

Herbivores, carnivores, omnivores, les régimes alimentaires sont diversifiés mais doivent couvrir les besoins nutritionnels des organismes. Les aliments avalés doivent être découpés en nutriments qui vont passer la barrière intestinale.

Une bouche adaptée aux aliments

La bouche est l’orifice par lequel les aliments entrent dans le corps des vertébrés. Tandis que certains animaux se servent de leur bouche pour prélever les aliments directement, d’autres se servent de leurs appendices pour porter la nourriture jusqu’à leur bouche.

Les vertébrés peuvent avoir différents régimes alimentaires. Ils varient par exemple en fonction de leur milieu de vie ou encore de leur position dans la chaîne alimentaire.

Une fois dans la bouche, les aliments sont broyés et déchiquetés en de petits morceaux par les dents. La forme de leur bouche ainsi que la forme de leurs dents est adaptée au type d’alimentation de l’animal.

Les omnivores, ceux qui mangent de tout comme les humains, possèdent des incisives, des canines, des prémolaires et des molaires. Les carnivores, qui ont une alimentation principalement à base de viande, ont des canines développées : les crocs. Au contraire, les vertébrés ne mangeant pas de viande (comme la souris, la vache ou le cheval) n’ont pas de canines. Les baleines n’ont pas de dents, elles filtrent le plancton de l’eau de mer à l’aide de fanons.

Selon la dureté des aliments, les dents s’usent (molaire d’éléphant) ou se renouvellent en poussant sans arrêt (rongeur).

Le tube digestif

Les aliments mâchés associés à la salive forment le bol alimentaire. Il est dégluti dans l’œsophage et arrive dans l’estomac. Il est alors brassé et découpé par des enzymes digestives.

Les vaches ne sont pas des herbivores !

Les vaches ne sont pas des herbivores, mais elles mangent de l’herbe. Le bol alimentaire revient de l’estomac de la vache dans la bouche où il est de nouveau mastiqué : on parle alors de ruminants. La cellulose est digérée par des microorganismes présents dans l’estomac. L’estomac de la vache est divisé en plusieurs poches : la panse, le bonnet, le feuillet, la caillette. La cellulose est transformée en molécules plus simples qui passent dans le sang. Certains microorganismes sont également digérés.

Le ventre, un second cerveau ?

Dans le tube digestif des mammifères (comme dans celui de la plupart des animaux) vivent des microorganismes, essentiellement des bactéries et des archées ou archaea. Ces microorganismes forment le microbiote : ils vivent en symbiose avec nous. Notons qu’il y a autant de bactéries dans notre tube digestif que de cellules humaines dans notre organisme. Il a été montré que ces bactéries influencent différents aspects de leur hôte, comme le métabolisme. Par exemple, il est possible d’assimiler plus ou moins bien des aliments ou encore de favoriser le stockage, ce qui aurait des conséquences sur la prise ou non de poids. Le microbiote influence également le comportement. Ainsi, des souris sans microbiote ne connaissent pas la peur !

Les besoins alimentaires

Les vertébrés sont des animaux hétérotrophes. Cela signifie qu’ils trouvent tous les éléments (nutriments et vitamines) nécessaires au bon fonctionnement de leurs cellules dans leurs aliments.

Le processus de digestion permet d’obtenir ces nutriments et vitamines, qui par leur très petite taille, peuvent diffuser au travers de la paroi de l’intestin grêle pour atteindre le système sanguin. Par le biais du sang, ces éléments sont distribués aux organes dans l’ensemble du corps.

La dégradation des aliments en nutriments ne se fait pas au même niveau du tube digestif et ne mobilise pas les mêmes enzymes : les protéines sont dégradées par des protéases, les lipides par des lipases, l’amidon par les amylases. Le foie libère de la bile qui va émulsionner les lipides pour faciliter leur digestion.

La muqueuse de l’intestin est formée de cellules spécifiques (entérocytes) qui permettent aux nutriments de passer de la lumière de l’intestin dans l’organisme. Ces entérocytes forment un épithélium très replié, les entérocytes ont également une très grande surface de cellule par des replis de leur membrane. Les microvillosités sont richement irriguées. C’est une surface d’échange respectant la loi de Fick.

L'élimination des déchets

Les aliments sont composés majoritairement de carbone, d’azote, d’hydrogène et d’oxygène. La respiration permet d’éliminer une partie de ces éléments sous la forme de dioxyde de carbone (CO2) et d’eau (H2O) durant la respiration.

L’azote est quant à lui éliminé sous une forme adaptée au milieu de vie. Ainsi, pour les animaux à mode de vie aquatique comme les poissons ou les têtards d‘amphibien, il est éliminé sous forme d’ammoniac. C’est une molécule qui se dissout dans l’eau.

Il l’est sous la forme d’urée pour les vertébrés terrestres ou encore de cristaux d’urate pour les oiseaux.

L’azote est toxique pour l’organisme et ne peut donc pas s’accumuler. Il est cependant soluble dans l’eau et s’élimine donc par ce biais.

Par contre l’urée peut se concentrer dans le sang. Lorsque la dose est suffisamment élevée, il s’accumule dans les articulations, causant une maladie appelée la goutte. Les reins jouent alors le rôle de filtre du sang.

Le sang arrive par des artérioles au niveau des glomérules et passe dans des capillaires dont la paroi est percée de nombreuses ouvertures. Les capillaires se trouvent au niveau de chaque unité du rein : le nephron. Les molécules diffusent du milieu le plus concentré vers le milieu le moins concentré (on parle d’osmose). Le sang épuré repart par des veinules. Le filtrat contenu dans le nephron s’appelle l’urine primaire. Puis l’urine primaire, tout au long du nephron, va subir des concentrations (enrichissement en ions, appauvrissement en eau, …) ou des dilutions. L’urine passe dans les tubes collecteurs qui se rejoignent dans les uretères. Les deux uretères se rejoignent au niveau de la vessie, organe de stockage de l’urine.

Si la soif se fait sentir, la réabsorption de l’eau est augmentée et l’urine sera plus concentrée. Les animaux peuvent plus ou moins diluer leur urine. Cette différence s’observe dans leur anatomie. Les reins dont les nephrons sont les plus longs, concentrent plus l’urine que ceux dont les nephrons sont courts. Par exemple, la loutre, qui vit dans l’eau douce, a une urine très diluée. L’eau n’est pas un facteur limitant dans son milieu de vie. À l’inverse, la baleine, qui vit dans de l’eau salée (plus concentrée que son milieu intérieur) a le risque de se déshydrater dans l’eau. Ses reins ont des nephrons très longs et son urine est très concentrée.